Les arts et la créativité pour une résilience poétique.

James Baldwin

L’art est un exutoire majeur, une médication pour l'âme pour James Baldwin.

Musarthis Team

3/23/20252 min read

La médication de l'âme ou l'art selon James Baldwin

Dans son œuvre, l'écrivain, intellectuel et activiste américain James Baldwin s'est beaucoup intéressé aux traumatismes, tant sous l'angle individuel que collectif. Plutôt que de se contenter de les passer en revue, il a réfléchi aux moyens de les combattre, voire de les éradiquer. Parmi ceux-ci, l'art occupe une place prépondérante.

Souvent issus de communautés marginalisées et en proie à des luttes identitaires complexes, les personnages de James Baldwin sont généralement confrontés à des conflits intérieurs. C'est le cas de John Grimes dans Go Tell It on the Mountain, qui fait face à des combats introspectifs liés à la religion, à la famille et au racisme. Ces profils de vie entrent en parfaite résonance avec l’identité de l’auteur : homme noir, homosexuel, descendant d'esclaves, vivant diverses discriminations, dont la ségrégation raciale.

Selon Baldwin, pour les personnes ayant ce type de parcours, l'art est l'un des meilleurs moyens d'atteindre la résilience. « Tout art est une sorte de confession, plus ou moins oblique », considère-t-il. Cette conception de la création permet, de son point de vue, une libération personnelle et collective. Baldwin était fermement convaincu que l'art pouvait aider les personnes souffrantes à réaliser qu'elles ne sont pas seules dans leurs expériences. La création artistique tisse ainsi des liens entre les humains. C'est comme si, en faisant face à sa propre vie pendant le processus créatif, l'artiste ayant subi des traumatismes saisissait la quintessence des expériences de toutes celles et ceux qui ont connu des douleurs similaires.

À cette dimension de résilience, James Baldwin en ajoute une autre : l'engagement. « Les artistes sont là pour perturber la paix », clame-t-il. Autrement dit, l'art est aussi un moyen de remettre en question les illusions de sécurité créées par la société et de révéler des vérités inconfortables. L'artiste doit « faire le jour sur ces ténèbres » et « conquérir la jungle sauvage en lui-même », insiste-t-il. Vue sous cet angle, la création artistique ne soigne pas seulement les individus ou les communautés, mais impacte positivement la société tout entière.

Pour ce chantre de la justice sociale, qui n'a eu de cesse de prêter sa voix à ces femmes et ces hommes sacrifiés sur l'autel de l'idéologie — que ce soit pour leur apparence, leur genre, leur orientation sexuelle ou toute autre considération —, l’art est un exutoire majeur, une médication pour l'âme.

Sources :

1. https://brocku.ca/MeadProject/Baldwin/Baldwin_1899/Baldwin_1899_04.html

2. https://www.sparknotes.com/lit/gotellit/section1/

3. https://www.arts.gov/stories/blog/2018/wisdomwednesday-james-baldwin

4. https://voegelinview.com/a-struggle-for-salvation-james-baldwin-and-go-tell-it-on-the-mountain/

5. https://en.wikipedia.org/wiki/Philip_Seymour_Hoffman

6. https://en.wikipedia.org/wiki/Go_Tell_It_on_the_Mountain_(novel)

7. https://news.yahoo.com/entertainment/hacks-star-calls-ozempic-users-163623437.html

8. https://www.litcharts.com/lit/go-tell-it-on-the-mountain/characters/john