La Fondation Convergences — Quand l’hôpital devient maison de la cité

Musarthis s’est rendue, durant l’été 2025, dans les locaux de la Maison de l’Enfance et de l’Adolescence (MEA) à Genève, premier terrain d’action de la Fondation Convergences. Elle s’y est rendue pour mieux appréhender cette vision holistique du soin et comprendre la mission portée par la Fondation Convergences : faire de l’hôpital un espace traversé par la cité, où la santé mentale s’ouvre à la culture, aux sciences et à la vie quotidienne.

La Maison de l’Enfance et de l’Adolescence (MEA) a été pensée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), avec le soutien de partenaires privés, comme un lieu ouvert où l’hôpital psychiatrique ne serait plus isolé mais traversé par la cité.

En décembre 2022, la Fondation Convergences a été créée pour donner corps à cette vision et en assurer l’animation culturelle et sociale. Elle accompagne l’ouverture de la MEA, inaugurée à l’été 2023, et prépare déjà le déploiement de sa mission dans d’autres lieux des HUG.

La Fondation Convergences — Amplifier la mission de la MEA

La Fondation Convergences a pour mission de décloisonner l’hôpital, réduire la stigmatisation autour de la santé mentale, et inscrire le soin dans un tissu vivant où culture et lien social trouvent place.

Cette démarche traduit une autre manière d’appréhender la prise en charge : l’individu est reconnu dans son entièreté, au-delà de ses symptômes. C’est une vision holistique du soin, où dignité, culture, science et relation humaine participent ensemble à l’accompagnement thérapeutique.

La Fondation Convergences agit comme une passerelle entre l’hôpital et la cité. Elle veille à ce que le soin ne soit pas confiné dans des murs mais relié à la vie culturelle, sociale et scientifique de Genève. Ce rôle de trait d’union, appelé à s’élargir progressivement à d’autres services des HUG, constitue le cœur de sa mission.

Mardès, maison d’édition, de culture et de transmission
Mardès est une maison inclusive et moderne qui publie des recueils, des essais, des magazines et des ouvrages liés aux arts de vivre. Elle conçoit aussi des événements culturels et artistiques, porteurs de réflexion et de partage.
Sa mission est double : éditer et transmettre. Transmettre la poésie, la pensée et les gestes du quotidien qui facilitent l’existence et enrichissent la sensibilité.
Grâce à son soutien, plusieurs contenus de Musarthis demeurent librement accessibles, affirmant une vision généreuse et élégante de la culture.

La Fondation Convergences — Des espaces ouverts et vivants

Au rez-de-chaussée de la MEA, la Fondation Convergences anime un lieu qui respire et qui accueille. Un café où l’on peut simplement s’asseoir, un hall d’exposition qui invite à la curiosité, une salle de spectacle et une autre de cinéma de 100 places, une salle de musique et de danse, un jardin intérieur, et même un escape game Trip Trap.

Ces espaces sont pensés comme des passages ouverts : familles, jeunes, habitantes et habitants du quartier, patient·es et soignant·es peuvent s’y croiser sans badge ni formalité. C’est une maison commune où l’on se rencontre, où la culture et la vie quotidienne viennent se mêler au soin.

La Fondation Convergences — La culture comme soin

Avec Artopie, la Fondation Convergences poursuit et amplifie la mission de la MEA : faire de la culture un allié du soin. Les ateliers artistiques deviennent des respirations où les jeunes expriment leurs émotions autrement, en gestes, en sons, en créations qui traduisent leur vécu.

La programmation prolonge ce mouvement : l’exposition One Bed, Two Blankets, Seventy-Six Rules ouvre un dialogue sensible sur les règles du vivre-ensemble, tandis que le spectacle Inconstance aborde la santé mentale avec humour et délicatesse. Par ces initiatives, la Fondation Convergences intensifie ce rôle de passerelle, où l’hôpital se relie à la cité à travers la culture.

La Fondation Convergences — Sciences et découvertes

En partenariat avec l’Université de Genève, la Fondation Convergences accueille le Bioscope, un laboratoire vivant où la science se découvre autrement. Dans ses ateliers interactifs, les jeunes et le public manipulent, expérimentent, observent. La curiosité y devient moteur, l’émerveillement s’invite comme une part du soin.

Car explorer le vivant, comprendre ses mécanismes, c’est aussi renouer avec la dignité de l’esprit en éveil. Ici, la science n’est pas un savoir froid : elle participe, elle aussi, à cette vision globale de l’accompagnement, où le soin inclut la découverte et l’étonnement.

La Fondation Convergences — Transformer la contrainte en ressource

Les normes acoustiques strictes ont, elles, permis la création de véritables espaces de silence.

La Fondation Convergences et l’architecture comme thérapie discrète

À la MEA, l’architecture qui porte les activités de la Fondation Convergences s’exprime comme une présence silencieuse. La lumière n’est pas simplement filtrée : elle apaise. L’acoustique ne se contente pas d’être maîtrisée : elle enveloppe. Le mobilier recyclé, choisi avec les jeunes, raconte leur implication. Les couleurs et les matériaux écologiques dessinent une atmosphère respectueuse et douce.

Chaque détail devient un geste attentif, une manière subtile de rappeler que l’espace lui-même soigne. Ici, les murs, les textures et les lumières participent à une thérapie discrète, qui reconnaît la personne dans son entièreté.

La Fondation Convergences — Les ressentis de la directrice ad interim

Lorsque Elisa Radosta rejoint la Fondation Convergences, le projet est déjà engagé.

« Dignité et traversée sont les mots qui m’accompagnent. Dignité, car l’hôpital psychiatrique porte encore des stigmates. Traversée, car il s’agit d’imaginer un lieu qui ouvre, qui relie. »

Ses paroles expriment une sensibilité personnelle, une manière de prolonger la mission initiée par les HUG et leurs partenaires.

En réunissant culture, sciences, architecture et lien social, la Fondation Convergences offre une autre approche du soin : un soin holistique, qui reconnaît l’individu dans son entièreté.

Du café ouvert aux habitants aux ateliers d’Artopie, des expériences du Bioscope aux expositions et spectacles, la Fondation Convergences transforme l’hôpital en maison vivante.

Dans les espaces de la MEA traversés par la cité, dans ses salles devenues refuges sensoriels, elle trace une conviction profonde : soigner, c’est offrir des horizons, même au cœur de la fragilité.
Ainsi, l’hôpital se fait maison lorsqu’il laisse entrer la lumière de la cité.

Dans ce geste, le soin rejoint la poésie. Les jeunes y découvrent qu’un hôpital peut être un lieu où l’on voit le ciel, où l’on respire au rythme de la cité, où l’intime trouve refuge sans être étouffé. Convergences apparaît alors comme une promesse : celle d’un futur où l’architecture devient langage de dignité, et où la santé mentale s’éclaire d’une lumière ouverte et bienveillante.

L’hôpital devient maison lorsqu’il laisse entrer la lumière de la cité.

➡️ L’entretien complet avec Elisa Radosta, directrice ad interim de la Fondation Convergences, est à découvrir dans l’édition d’automne de Musarthis : « L'intime en architecture ».

Propos recueillis par Marlena Des

Photos : Marlena Des

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