Les arts et la créativité pour l'épanouissement
Cet article est proposé librement, avec le soutien de la maison d’édition et de culture suisse Mardès, ainsi que de Marlena’s Home, où se rejoignent raffinement et bien-être.
Portrait de Yayoi Kusama
Éternelle voyageuse entre lumière et vertige, Yayoi Kusama a fait de l’infini et de la résilience le cœur battant de son œuvre. De Matsumoto à New York, des visions de son enfance aux miroirs infinis qui bouleversent le monde de l’art, elle incarne la puissance de transformer la douleur en beauté. Musarthis revient sur le destin singulier d’une artiste dont l’univers est devenu universel.
Musarthis Team
9/6/20253 min read
Yayoi Kusama : l’artiste de l’infini et de la résilience
Née en 1929 à Matsumoto, Yayoi Kusama grandit au milieu des serres et des plantations de sa famille. Dès l’enfance, des visions hallucinées s’imposent à elle : formes et motifs se répètent, se multiplient à l’infini. Ce qui aurait pu n’être qu’un fardeau devient la matrice d’un univers artistique singulier. Elle transforme ces visions en langage visuel, et sa fragilité en source créatrice.
En 1957, elle quitte le Japon pour s’installer à New York. Ses toiles aux motifs obsessionnels, ses sculptures molles et ses happenings marqués par la présence du corps et du désir trouvent leur place dans l’avant-garde bouillonnante de l’époque. Kusama ne cherche pas la conformité mais la sincérité : donner forme à l’indicible, exprimer l’intensité de son monde intérieur.
Son obsession de l’infini s’incarne de manière vertigineuse dans ses célèbres Infinity Rooms. Grâce aux jeux de miroirs et de lumières, l’espace se dilate, se prolonge sans limites, entraînant le spectateur dans une expérience immersive où l’on se perd autant que l’on se retrouve. Ici, l’infini n’est pas un simple effet visuel, mais l’écho de la lutte intérieure de l’artiste, transmutée en liberté esthétique.
Revenue au Japon au début des années 1970, Kusama choisit de résider dans une institution psychiatrique de Tokyo, où elle vit encore aujourd’hui. Loin d’y voir une fin, elle en fait le socle d’une stabilité qui lui permet de créer sans relâche. Son œuvre, foisonnante et ininterrompue, se déploie en peintures, sculptures monumentales, installations immersives, performances et écrits. Comme une forêt en expansion, elle ne cesse de croître, jamais soumise au silence.
Aujourd’hui, son nom résonne dans les plus grandes institutions culturelles. Ses pois et ses miroirs sont devenus emblèmes universels, reconnus bien au-delà du monde de l’art. Mais au cœur de cette gloire demeure une histoire profondément humaine : celle d’une femme qui a fait de la fragilité une force, et de la répétition un chemin vers l’éternité.
Dans l’univers de Yayoi Kusama, les pois deviennent galaxies, les miroirs s’ouvrent comme des portes vers l’infini, et la douleur s’élève en constellation. Son œuvre rappelle que la résilience n’est pas une simple résistance : elle est une manière d’habiter le vertige, d’offrir une forme au chaos intérieur, de transformer la fragilité en lumière partagée.
Contempler Kusama, c’est approcher une vérité rare : la beauté naît parfois de l’excès, et l’infini, loin d’écraser l’être, devient l’espace où il respire.
Références
– The Art Story – Yayoi Kusama
– National Gallery of Victoria – Matsumoto Plants and the Origins of Avant-Garde Artist Yayoi Kusama
– Japan Society Boston – Yayoi Kusama
– The Guardian – Yayoi Kusama Melbourne NGV Exhibit
– Artspace – Interview with Yayoi Kusama on Sixties New York and Living with Mental Illness
Photo de Susanne Nilsson
Mardès, maison d’édition, de culture et de transmission
Mardès est une maison inclusive et moderne qui publie des recueils, des essais, des magazines et des ouvrages liés aux arts de vivre. Elle conçoit aussi des événements culturels et artistiques, porteurs de réflexion et de partage.
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